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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 06:30

Il est plus qu'urgent de donner de la voix auprès des parlementataires car le débat s'ouvre le 8 février.

On peut bien sûr lire ce billet de Pierre-Olivier Arduin publié sur le site de "liberté politique" . Mais sans oublier d'agir, y compris auprès de NOS parlementaires qui hier ont sollicité notre voix et la solliciteront sans doute à nouveau demain.

A nos claviers et à nos petites mains ce que nous pouvons faire, personne ne le fera à notre place : CLIQUEZ.

 

Le projet du gouvernement d’assouplir les autorisations dérogatoires à l’interdiction de la recherche sur l’embryon humain et d’en supprimer le caractère temporaire marque un choix dangereux. Inscrire à titre permanent une exception au respect de « l’être humain dès le commencement de sa vie » (art. 16 du Code civil) ne peut qu’aboutir à vider de son sens le principe de dignité structurant notre corpus juridique.
Pourtant, au terme du moratoire de 5 ans, il était attendu que la France tirerait les leçons du dispositif provisoire mis en place par la loi de 2004. En particulier, nous avions compris, même si nous n’avions pas souscrit à cette solution, que la mise en place d’un système limité dans le temps était voué à devenir caduc dès qu’une alternative à la recherche sur l’embryon se présenterait. Or, nous nous trouvons aujourd’hui exactement dans la situation imaginée par le législateur en 2004.

Sur le plan scientifique en effet, les progrès enregistrés par la communauté internationale dans le champ des cellules souches adultes, singulièrement celles issues du cordon ombilical, avec déjà des applications cliniques chez l’homme ont ouvert de nouveaux horizons extrêmement prometteurs pour développer des thérapies cellulaires innovantes1. La découverte des cellules souches induites (iPS), saluée par de nombreuses personnalités comme une révolution scientifique de première importance, rendent par ailleurs plus que jamais inutiles les travaux cognitifs sur l’embryon. Est-il cohérent de continuer à accepter que la France autorise des recherches sacrifiant des embryons humains pour un objectif qui pourrait être atteint, plus efficacement, par d’autres méthodes ?

Eviter l’instrumentalisation de l’être humain dans sa plus extrême jeunesse ne devrait-elle pas être la principale finalité de nos débats bioéthiques ? La dignité appartient à l’être humain du fait même qu’il existe. Et la biologie elle-même a montré que l’embryon dérivant de la fécondation est très précisément et sans aucun doute possible le point de l’espace et du temps où un nouvel être humain début son propre cycle vital. Dès lors l’embryon humain possède une pleine qualification anthropologique et éthique. Le Saint-Père Benoît XVI n’a pas dit autre chose lors de la veillée mondiale de prière pour la vie naissante le 27 novembre dernier : « En ce qui concerne l’embryon dans le sein maternel, la science elle-même met en évidence son autonomie capable d’interagir avec sa mère, la coordination des processus biologiques, la continuité du développement, la complexité croissante de l’organisme. Il ne s’agit pas d’une accumulation de matériel biologique, mais d’un nouvel être vivant, dynamique et merveilleusement ordonné, d’un nouvel individu de l’espèce humaine. Il en a été ainsi pour Jésus dans le sein de Marie ; il en a été ainsi pour chacun de nous dans le sein de notre mère. Nous pouvons affirmer, avec l’antique auteur chrétien Tertullien : ‘‘ Il est déjà un homme, celui qui le sera’’. Il n’y a aucune raison de ne pas le considérer comme une personne dès sa conception 2». La perception de cette vérité est simple si on la conçoit dans la simplicité du regard. Notre incapacité à nous émerveiller n’explique-t-elle pas la difficulté que nous avons à saisir la réalité du début de la vie ?

Parce que la logique scientifique considère la vie humaine comme un processus continu depuis la conception, le raisonnement éthique et juridique peut légitimement revendiquer une protection de ce processus au nom du principe cardinal de dignité. La protection de la vie de l’embryon in vitro constitue dés lors un impératif légal qui s’impose à nos responsables politiques.

En définitive, comme l’a souligné Benoît XVI devant un parterre prestigieux de chercheurs du monde entier, « la recherche sur l’embryon (…) ne se place pas véritablement au service de l’humanité. Elle passe en effet par la suppression de vies humaines qui ont une égale dignité par rapport aux autres personnes humaines et aux chercheurs eux-mêmes. L’histoire elle-même a condamné par le passé et condamnera à l’avenir un tel type de science, non seulement parce qu’elle est privée de la lumière de Dieu, mais également parce qu’elle est privée d’humanité 3». Les seuls arguments avancés pour maintenir la recherche sur l’embryon nous semblent relever de revendications idéologiques ou économiques qui ne sauraient en aucun cas prévaloir sur le plan éthique. Il est plus que temps de mettre fin à la parenthèse ouverte par la dernière loi de bioéthique et de revenir à la position éthique plus rigoureuse de la législation de 1994 interdisant strictement toute atteinte à la vie de l’embryon in vitro. En choisissant cette solution réaliste et cohérente, la France ferait honneur à sa tradition humaniste, elle réconcilierait la science et l’éthique.
1- Cf. par exemple Académie nationale de médecine, Les cellules souches du cordon et du placenta : de la recherche aux applications thérapeutiques, Rapport adopté le 26 janvier 2010 au nom du groupe de travail présidé par le professeur d’hématologie Jacques Caen.

2 - Benoît XVI, Homélie pour le respect de la vie naissante, 27 novembre 2010.

3 - Benoît XVI, Discours aux participants du congrès organisé par l’Académie pontificale pour la Vie sur le thème : « Les cellules souches, quel avenir pour la thérapie ? », 16 septembre 2006.

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 14:52

Les fondements juridiques du NON à la recherche sur l'embryon humain 

 


 
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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 17:10

L'UNAF demande l’interdiction absolue de la recherche sur l’embryon humain

L’UNAF (Union nationale des associations familiales), qui regroupe 8 000 associations auxquelles adhèrent 800 000 familles, a demandé à être auditionnée par la Commission spéciale sur la bioéthique. Dans ce but, elle a débattu en Conseil d’Administration et pris position sur les principaux points de l’actuel projet de loi.

L'UNAF s'oppose à la proposition d’élargir les conditions de dérogation à la recherche sur l’embryon. Pour elle, le principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon doit être fermement établi sans qu’aucune dérogation soit possible. "Selon l’UNAF, le principe de l’interdiction doit être absolu. Puisque de nouvelles techniques apparaissent et rendent de moins en moins utiles les recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines, l’UNAF considère que le régime dérogatoire sous conditions n’a plus lieu d’être.

En alternative, elle demande que soit inscrite dans la loi l’absolue nécessité de développer les recherches sur les cellules souches embryonnaires animales, ainsi que les recherches par des techniques alternatives notamment les recherches sur les cellules reprogrammées en cellules pluripotentes (iPS) et sur les cellules de sang de cordon et du sang placentaire. A cette fin, ces techniques elles-mêmes doivent faire l’objet d’un investissement de recherche accru.
"


L’UNAF souligne donc son "plein accord" avec l’article 7 du projet de loi, relatif au don de cellules de sang de cordon et de sang placentaire. En matière d’assistance médicale à la procréation, elle précise qu’elle est "favorable à toutes nouvelles techniques qui permettent de réguler suffisamment, voire de limiter fortement, la production et le stockage d’embryons".
Elle refuse en revanche la levée de l’anonymat du don de gamètes, estimant que celle-ci comporte "plus d’inconvénients que d’avantages".
Source

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 15:00

Bioéthique

La pétition pour un moratoire de la recherche sur l'embryon dont nous nous sommes fait l'écho ici a receuelli plus de 5.000 signatures. Elle a été adressée par mail à chaque parlementaire le 11 janvier 2010. La pétition peut être signée jusqu'à la veille des débats sur le projet de loi de bioéthique et se donne pour objectif d'atteindre le chiffre de 10 000. Si vous ne l'avez pas signée, c'est le moment !

 

Son initiateur indique :

 

"Le texte signé sur le site « les2ailes.com » prouve que les Français refusent que l'embryon, même sans projet parental, soit réduit à devenir un simple matériel de recherche : «l'embryon est un être humain parce que son développement prouve que ce n'est pas une chose, et humain, parce qu'on ne l'a jamais vu donner naissance à un animal». Point besoin d'être scientifique pour affirmer cela de façon définitive."

 

Pour les citoyens du Maine & Loire, ils peuvent aussi appuyer l'appel bioéthique aux parlementaires de ce département.

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 06:30

Après des mois d’attente, le projet de loi de révision des lois de bioéthique a été présenté en Conseil des ministres le 20 octobre 2009. Il sera examiné par les députés en février 2011.

 
Au reproche du simple toilettage, le ministre de la Santé a opposé des « nouveautés importantes ». Rappelant que son projet faisait suite à de nombreux débats et travaux d’évaluation confiés à des organismes consultatifs, Roselyne Bachelot, alors en charge du dossier (elle a été depuis remplacée par Xavier Bertrand) a évoqué les principes auxquels les Français sont attachés, comme ils l’ont exprimé lors des états généraux de la bioéthique : « respect de la dignité humaine, refus de toute forme de marchandisation et d’exploitation biologique du corps humain ». C’est bien au regard de ces principes qu’il convient de juger les propositions du projet de loi.

De son côté, l'Elysée a expliqué dans un communiqué du 20 octobre que « le projet de loi, prenant acte de la stabilité de ces principes, ne prévoit pas de clause générale de révision ». Le texte révise la loi du 6 août 2004 et porte principalement sur la génétique, la greffe, le diagnostic prénatal, l'interruption de grossesse pour motif médical, le don de gamètes et l'assistance médicale à la procréation (AMP). Le sujet le plus sensible concerne la recherche sur l'embryon.

 

Des fiches argumentaires sont à votre disposition :

Inutile et injustifiable : la recherche sur l’embryon

Le dualisme de la gestation pour autrui

Les contradictions soulevées par la procréation médicalement assistée

Vous les trouverez ici

D'autres infos dans le dossier bioéthique

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 10:00

Bioéthique

 

 

 

Pour celles et ceux voudraient bien enfoncer le clou, une pétition complémentaire de celle-ci est lancée,  hébergée par le site Internet les2ailes.com.

 

C'est la seule pétition proposée actuellement aux Français sur la question de la recherche embryonnaire dans le cadre de la prochaine loi de bioéthique.

 

Ses auteurs déclarent vouloir « exposer clairement les motifs pour lesquels ils demandent un moratoire sur la recherche embryonnaire, après les 5 ans de dérogations dont elle a bénéficié ».

 

Les arguments mis en avant font valoir « la nature de l'embryon. De façon définitive, il s'agit d'un être humain : un « être » parce que ce n'est pas une chose, et « humain » parce que son développement ne conduit pas à la naissance d'un animal ».

 

La pétition met également en exergue la différence philosophique existant « entre "l'être" et "l'avoir". Or la dignité de tout être humain, inscrite dans les droits de l'homme, ne se mesure pas à la quantité d'"avoirs" (facultés, handicaps, autonomie, projet parental, etc...), mais se fonde sur le seul fait d'être un "être" humain. Ce n'est pas parce que l'embryon est "dépendant" de ses proches qu'il en est moins humain ».

 

La pétition appelle les députés à ne pas se fonder sur le souci légitime de « l'utilité de nos pratiques » au point d'en arriver à « un principe d'utilité ». Elle rappelle que « l'utilité ne peut être un principe ayant même rang que celui de dignité. L'utilité des pratiques n'occupe qu'un rang secondaire tant que tous les autres principes ne sont pas respectés, à commencer par celui de « dignité », cité dans plus de 40 articles du Code de santé publique ».

 

Au total, ce sont huit arguments qui sont mis en avant et qui appellent les parlementaires français « à déposer ou à voter un amendement valant moratoire sur la recherche embryonnaire ». 

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 12:00

Bioéthique

Les points positifs du projet de loi

 

1. La gestation pour autrui (ou système des mères porteuses) reste interdite en France : car contraire au droit de l’enfant (maternité éclatée) et au principe de non marchandisation du corps de la femme.

 

2. Le recours à l’AMP (Assistance médicale à la procréation)  pour des personnes célibataires ou homosexuelles n’ayant pas de problème médical d’infertilité est écarté. L’AMP reste autorisée pour les personnes ayant des problèmes médicaux. Elle est refusée pour convenance personnelle (choix du sexe de l’enfant) et pour convenance sociale (avoir un enfant tout seul ou en couple de même sexe).

 

3. Le refus d’étendre le DPI (diagnostic préimplantatoire) à la Trisomie 21. Seule la maladie détectée chez les parents ou ascendants sera diagnostiquée. Etendre le DPI à la Trisomie 21 revenait à stigmatiser la maladie qui l’est déjà dans le cadre du DPN (diagnostic prénatal)

 

4. La pratique de l’échographie prénatale sera encadrée, afin d’améliorer l’information des femmes enceintes sur les objectifs et les limites de l’échographie. Cependant, cette information objective et complète données aux parents devrait être obligatoire pour que l’élimination de l’enfant à naître handicapé ne soit pas la seule issue proposée aux parents.

  

 5. Le transfert d'embryon post mortem n’est pas autorisé.

 

Les points entre positif et négatif

             

1. Il est prévu la levée de l’anonymat du don de gamètes mais qui, par leur potentiel de rendre parent, devraient être inaccessibles.

 

Le donneur est en effet le père biologique de l’enfant ainsi conçu et ne peut s’exonérer de cette responsabilité. Par ailleurs, le déni de cette paternité biologique est une grave injustice pour les enfants nés de don de gamète, qu’on leur cache leur mode de conception ou qu’on le leur révèle. Enfin, et d’un point de vue de la santé, les personnes nées de don anonyme de gamètes pourraient légitimement se retourner contre ceux qui, avec le secret sur leurs origines, les ont privés de la capacité de prévenir et soigner à temps certaines maladies héréditaires. Un scandale sanitaire comparable à ceux du sang contaminé ou de l’hormone de croissance pourrait tôt ou tard rendre inéluctable la levée du secret sur les origines.

 

Le trouble généré sur la levée éventuelle de l’anonymat du don de gamètes ne fait que confirmer qu’il n’aurait pas fallu les traiter sur le même mode que les organes (sang, rein, …) dont le don ne pose pas ces problèmes éthiques.

  

2. En matière de recueil de sang de cordon et placentaire, les dispositions du projet de loi visent à le développer dans un cadre solidaire. Néanmoins, la France a pris énormément de retard et le choix stratégique et éthique de la recherche à partir de ces méthodes alternatives n’est pas posé clairement. Ou plutôt, la recherche à partir de l’embryon humain est confirmée et même aggravée.

 

 Les points négatifs

 

1. Le nouveau projet de loi aggrave les dérives autorisées par les lois précédentes concernant la recherche sur l'embryon humain en introduisant 2 transgressions en plus : 

 - La levée du moratoire sur la recherche sur les embryons,
- L’élargissement de son champ d’application à la notion de progrès « médical », notion floue validant l’utilisation d’êtres humains comme objet d’expérimentation.

 Ces évolutions sont d’autant plus injustifiées qu’aucune avancée thérapeutique n’a été obtenue à ce jour à partir de ces recherches. Or les dernières avancées sur les cellules souches adultes ont montré qu’une autre voie était envisageable. Des découvertes majeures ont récemment confirmé les potentialités des cellules souches adultes qui ne posent pas de problème éthique, et des thérapies sont déjà développées, notamment à partir des cellules de sang de cordon ombilical.

 

 2. Il y a un quasi monopole de la recherche au travers de l’Institut I-Stem dirigé par le professeur Marc Peschanski (et financé en partie par le Téléthon). Son labo représente à lui seul pas loin de 20% des autorisations délivrées par l’Agence de Bio Médecine depuis 2006. Comment expliquer pareil monopole dans le paysage de la recherche française ? Il semble de plus en plus évident que celui-ci réponde aux intérêts financiers des laboratoires d’un côté et de choix idéologiques de l’autre.

3. La PMA n’est pas remise en question. Et ceci malgré son très faible taux de réussite, la production d’embryons surnuméraires, les interrogations concernant les fragilités futures des enfants conçus de cette manière. 

Elle est en plus ouverte aux pacsés de sexe complémentaire, « dans un souci d’égalité avec les couples mariés [1]  sans attendre les deux ans de vie commune prévus pour les couples non mariés. L’argument est fallacieux car le PaCS est un contrat patrimonial destiné à mettre en commun des biens matériels, alors que le mariage est une institution destinée à protéger les époux et les enfants, notamment les plus fragiles. PaCS et mariage ne sont pas de la même nature. C’est par ailleurs ouvrir la porte au recours à l’AMP pour des pacsés de même sexe, puis dans un deuxième temps pour des couples de femmes non pacsées. 

 

4. Le DPN (diagnostic prénatal) pourrait être prescrit par une sage-femme. Actuellement seuls les médecins proposent un dépistage puis un diagnostic en cas de doute. Sans information objective et complète, l’élimination devient la seule possibilité offertes aux parents.

 

5. Le DPI n’est pas remis en question, entérinant une disposition, de fait eugéniste.

  

 [1] Communiqué de l’Elysée, 21 octobre 2010

 

Les sites d'information qui nous ont permis d'élaborer cette synthèse :

 

Le site des AFC

Fondation de Service Politique

Génétique.org

Site de l'église de France

Comité Protestant pour la Dignité de la personne Humaine

Alliance pour les Droits de la Vie

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 06:30

Embryon 2L’information ne pouvait passer longtemps inaperçue tant ses implications sur les plans scientifique, éthique et politique sont considérables à l’approche de la révision des lois de bioéthique par le Parlement. Dans un article intitulé « Une alternative aux cellules souches embryonnaires », le journal Les Echos révèle que la société françaiseCellectis (photo) vient d’obtenir une licence exclusive pour l’exploitation de la découverte des cellules souches pluripotentes induites par le professeur Shinya Yamanaka [1].

 

C’est avec ce chercheur japonais désormais mondialement célèbre que la recherche sur les cellules souches a fait un bond de géant en 2006 au point que la prestigieuse revue américaine Science a placé l’année suivante sa découverte au deuxième rang des innovations majeures de la biologie contemporaine.

iPS : une avancée scientifique et politique majeure

Jusqu’à cette date, l’ensemble de la communauté scientifique pensait que seules les cellules issues de la destruction d’un embryon humain vivant étaient pluripotentes, c’est-à-dire capables de s’auto-renouveler indéfiniment et d’engendrer après différenciation toutes les cellules spécialisées d’un organisme adulte (cœur, foie, cerveau,…). La « source » controversée de ces cellules a par ailleurs entraîné dans l’ensemble des pays industrialisés des débats éthiques interminables sur la possible utilisation des embryons surnuméraires créés par fécondation in vitro, grevant les développements d’une médecine régénératrice de qualité et nuisant à l’image des chercheurs travaillant dans ce domaine. 

C’est dans ce contexte que Yamanaka et ses collaborateurs de l’université de Kyoto montrent qu’il est possible de reprogrammer une banale cellule adulte de peau humaine afin de lui faire retrouver les caractéristiques d’une cellule souche pluripotente, singulièrement celle de pouvoir générer tous les types cellulaires [2]. La recette pour induire la pluripotence est en outre relativement simple et à la portée de n’importe quel laboratoire standard, puisqu’elle consiste à insérer dans le génome des cellules cibles via des séquences virales un cocktail de 4 gènes codant pour des facteurs de transcription « qui jouent le rôle d’élixirs de jouvence [3] ». Les cellules obtenues sont à présent bien connues sous le nom de cellules souches pluripotentes induites ou iPS (induced pluripotente stem cell). 

La découverte du professeur japonais – faire remonter la chaîne de différenciation d’une cellule hautement spécialisée pour redevenir une cellule souche – a été saluée à travers le monde comme une révolution biologique. Mais aussi comme un tournant éthique et politique majeur. Les scientifiques n’ignorent pas que la recherche sur l’embryon est extrêmement controversée et susceptible d’être critiquée par une partie de l’opinion publique, comme le montrent les péripéties judiciaires récentes aux États-Unis ou la polémique française de 2007 sur le Téléthon. En s’affranchissant de l’embryon et des tensions éthiques qu’il suscite, de nombreux chercheurs ont le sentiment de réconcilier science et morale et d’avoir les coudées franches pour avancer. La revue Science ne s’y trompe pas fin 2007 en faisant de la découverte de Yamanaka une avancée non seulement technique mais également politique. 

Après avoir pris connaissance des résultats de leur collègue, deux chercheurs emblématiques vont d’ailleurs opérer un virage spectaculaire et entraîner une partie des spécialistes de la biologie cellulaire à leur suite. Tout juste ennobli par la reine d’Angleterre, le professeur Ian Wilmut, « père » scientifique du premier mammifère cloné, la brebis Dolly, décide fin d’abandonner ses travaux sur le clonage d’embryons, estimant que la voie ouverte par Yamanaka ouvre une « nouvelle ère » pour la biologie [4]. 

Le second scientifique de renommée internationale à lui emboîter le pas n’est autre que le professeur James Watson de l’Université du Wisconsin de Madison qui établit en 1998 les premières lignées de cellules souches embryonnaires humaines (ES). Alors que le président Barack Obama croit bien faire en abrogeant quelques semaines après son l’élection l’interdiction du financement fédéral de la recherche sur les cellules ES, Watson annonce au même moment dans la revue Science être parvenu à sécuriser la technique de reprogrammation des iPS en se passant du vecteur viral initial. 

Depuis qu’il a décrit avec son équipe le mécanisme de la reprogrammation cellulaire, le professeur Yamanaka a créé en janvier 2010 avec le soutien massif des autorités nippones un Centre de recherche et d’application des iPS (CiRA, Center for iPS Cells Research and Application) tandis qu’une des filiales de l’Université de Kyoto, l’iPSAcademia Japan, gère et utilise les brevets et autres propriétés intellectuelles afférents à la technologie iPS depuis 2008. 

La recherche sur l’embryon illégale ?

Ce sont justement avec ces deux organismes que la firme française Cellectis a signé fin octobre un accord stratégique qui lui donne accès à l’ensemble du portefeuille de brevets sur les cellules souches pluripotentes induites. À court terme, soit deux à trois ans, les Français estiment être en mesure de produire des lignées d’iPS de façon industrielle et constituer progressivement des banques de cellules souches induites issues de patients porteurs de différentes pathologies. 

L’intérêt de cette démarche est considérable pour mettre en œuvre des tests de molécules in vitro indispensables à l’industrie pharmaceutique qui cherche de nouveaux médicaments. Elle rend en outre parfaitement illégale l’expérimentation sur des embryons malades rejetés par diagnostic préimplantatoire dont le professeur Marc Peschanski est la figure de proue en France. En effet, pour qu’une autorisation de recherche sur l’embryon humain soit légale, il faut qu’elle « ne puisse pas être poursuivie par une méthode alternative d’efficacité comparable ». À cet égard, l’Agence de la biomédecine attaquée devant la justice par la Fondation Jérôme Lejeune peut se faire du souci : les derniers protocoles de recherche validés par son Conseil d’orientation l’ont été au mépris de la loi, nul ne pouvant ignorer les progrès enregistrés par les scientifiques en matière d’iPS.

Le caractère innovant de la collaboration entre Cellectis et les Japonais se situe également à un autre niveau. La société française est en effet leader mondial dans l’ingénierie des génomes. Qu’est-ce que cela signifie ? Sylvie Delassus, directrice de la communication que nous avons contactée le 26 novembre, nous a expliqué que leurs équipes étaient entre autres spécialisées dans la conception et la mise au point d’enzymes bien particulières : les méganucléases. 

Ces ciseaux moléculaires permettent d’intervenir de façon maîtrisée sur l’ADN de manière à insérer des gènes à des endroits très précis. Le partenariat qui vient de se nouer est donc très prometteur : en choisissant et en optimisant le lieu où sont introduits les « gènes reprogrammateurs », on évite la prolifération cancéreuse des cellules, un problème qui touche l’ensemble des cellules souches pluripotentes, d’origine embryonnaire ou non. L’objectif est bien sûr de parvenir à créer des lignées iPS stables qui serviront ensuite à fabriquer des cellules différentiées pour réparer un tissu malade ou un organe défaillant (cellules pancréatiques sécrétant l’insuline, cellules cardiaques après un infarctus,…). 

Dans son dernier communiqué de presse, Cellectis insiste sur le fait que « les iPS ne se heurtent à aucun des questions éthiques liées aux cellules embryonnaires ». Un argument marketing de circonstance ? Interrogée sur ce point, Sylvie Delassus nous a répondu que la notion de « label éthique » motivait profondément l’engagement des personnes travaillant dans leurs locaux. Une espèce de charte éthique serait même à l’étude. Autant de faits qui donnent un peu du baume au cœur à tous ceux qui souhaitent voir s’implanter en France une recherche en thérapie cellulaire performante qui ne sacrifie pas l’éthique. 

Éclairer le législateur par une information de qualité est une exigence éthique

On mesure cependant le décalage qui persiste entre les avancées scientifiques sur le front des cellules souches et les déclarations de nos responsables politiques. En visite à l’unité de thérapie cellulaire en pathologie cardio-vasculaire de l’hôpital européen Georges-Pompidou le 25 novembre dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, a affirmé aux chercheurs présents qu’on était «obligé de continuer la recherche sur les cellules souches embryonnaires ». Si Mme Pécresse est considérée par de nombreux observateurs de la vie politique française comme un excellent ministre, force est ici de reconnaître que ses collaborateurs n’ont pas été capables de lui fournir un dossier complet sur le sujet. Il n’est pas trop tard pour y remédier. 

Tout ceci pose la question de l’influence de l’information scientifique sur les choix politiques. Dans son 
avis préparatoire à la révision de la loi de bioéthique, le Comité consultatif national d’éthique avait rappelé qu’ « une information plurielle et critique sur les questions scientifiques [est] au cœur de la révision de la loi de bioéthique » et que « la fiabilité et la loyauté de ces informations scientifiques deviennent de réels enjeux sociaux ». La nouvelle commission spéciale parlementaire chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique devra veiller particulièrement sur ce point.

Pierre Arduin Liberté Politique

[1] Catherine Ducruet, « Une alternative aux cellules souches embryonnaires », Les Echos, 25 novembre 2010. 
[2] S. Yamanaka, K. Takahashi and al., “Induction of pluripotent stem cells from adult human fibroblasts by defined factors”, Cell, 2007, 131: 861-872.
[3] Pierre Kaldy, « Des cellules souches produites sans embryon », Le Figaro, 4 avril 2009. 
[4] Yves Miserey, « La transmutation de cellules adultes en cellules souches », Le Figaro, 31 décembre 2007.

 

Lu sur catho Breizh

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 06:30

logo-afm-telethon.png

3 raisons de réserver sa générosité à une recherche éthique, moderne et transparente.

 

1ère raison : l'AFM est, au travers des dons receillis en particulier par le téléthon, finance la recherche sur l'embryon humain qui en 20 ans n'a donné aucun résultat.


2ème raison : l'AFM véhicule un mensonge de taille : les soi-disants enfants guéris grâce à la recherche sont en réalité des enfants qui sont le fruit du tri embryonnaire. Cela porte un nom : eugénisme.


3ème raison : l'AFM se refuse au tracage des dons.

 

Si vous souhaitez participer au financement d'une recherche éthique, donnez à la Fondation Jérôme Lejeune.

 

Nous ne pouvons que regretter que tant de responsables politiques, bien qu'informés comme notre Député Maire, n'aient pas le courage d'affronter ces réalités.

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 06:30

 

Le célèbre René Frydman a tenté dernièrement de relancer le débat, voire la controverse, autour d’une question a priori bien technique : faut-il autoriser la vitrification des ovocytes dans la prochaine loi de bioéthique ? Il a instrumentalisé pour cela l’annonce d’une naissance, prétendue parfois être la première du genre, pour demander que la future loi de bioéthique autorise cette pratique jusqu’à maintenant non autorisée en France. L’actualité législative et scientifique conduit donc à reposer la question (pearltree ici).

 

Pour faire simple, il faut savoir que contrairement au spermatozoïde, l’ovocyte ne supporte pas la congélation. C’est une grosse cellule pleine d’eau que la congélation détruit dans la quasi totalité des cas. La vitrification est un procédé permettant un refroidissement extrêmement rapide évitant la formation de cristaux. Cela permettrait de conserver au frais les gamètes d’une femme qui à la suite d’un traitement médical ne pourrait plus avoir d’enfant. Bien évidemment, cela rendrait plus aisé le don d’ovules et en modifierait profondément la pratique. Surtout, le développement de la vitrification des ovocytes pourrait rendre sans intérêt la congélation des embryons. Malgré les apparences, cette évolution n’est pas sans danger. Reprenons brièvement les données de la question.

 

La difficulté juridique vient du fait que toute nouvelle technique d’AMP est considérée comme nécessitant dans un premier temps la conception d’embryons humains à des fins de recherche. En effet, les premiers essais d’une nouvelle technique d’AMP ne pourraient pas être autre chose qu’une forme d’expérimentation impliquant par hypothèse la conception d’embryons humains, ce qui est interdit par le Code de la santé publique (CSP, art. L. 2151-5). Du strict point de vue juridique, cela pourrait peut-être se discuter dès lors que la littérature scientifique pourrait prochainement considérer que cette technique n’en est plus à la phase expérimentale. Il reste que les autorités chargées de se prononcer sur ce point (l’AFSSAPS et le Ministre de la santé) sont hostiles, en l’état de la législation, à la vitrification des ovocytes. Le projet de loi présenté en Conseil des ministres prétend régler cette difficulté par la disposition suivante :

Article 19. -  L’article L. 2141-1 du code de la santé publique est ainsi modifié :

I. – Le premier alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :

« L’assistance médicale à la procréation s’entend des pratiques cliniques et biologiques permettant la conception in vitro, la conservation des gamètes, des tissus germinaux et des embryons, le transfert d’embryons et l’insémination artificielle. La liste des procédés biologiques utilisés en assistance médicale à la procréation est fixée par arrêté du ministre chargé de la santé après avis de l’Agence de la biomédecine. Un décret en Conseil d’Etat précise les modalités et les critères d’inscription des procédés sur cette liste. Les critères portent notamment sur le respect des principes fondamentaux de la bioéthique prévus par les articles 16 à 16-8 du code civil, l’efficacité du procédé et la sécurité de son utilisation pour la femme et l’enfant à naître.

« Toute technique visant à améliorer les résultats, la qualité et la sécurité des procédés figurant sur la liste mentionnée à l’alinéa précédent, fait l’objet, avant mise en œuvre, d’une autorisation délivrée par le directeur général de l’Agence de la biomédecine après avis de son conseil d’orientation.

« Lorsque le conseil d’orientation considère que la modification proposée est susceptible de constituer un nouveau procédé, sa mise en œuvre est subordonnée à son inscription sur la liste mentionnée au premier alinéa. » [...]

 

Lire la suite avec en particulier l'avis de l'Eglise

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