Il est plus qu'urgent de donner de la voix auprès des parlementataires car le débat s'ouvre le 8 février.
On peut bien sûr lire ce billet de Pierre-Olivier Arduin publié sur le site de "liberté politique" . Mais sans oublier d'agir, y compris auprès de NOS parlementaires qui hier ont sollicité notre voix et la solliciteront sans doute à nouveau demain.
A nos claviers et à nos petites mains ce que nous pouvons faire, personne ne le fera à notre place : CLIQUEZ.
Le projet du gouvernement d’assouplir les autorisations dérogatoires à l’interdiction de la recherche sur l’embryon humain et d’en supprimer le caractère temporaire marque un choix dangereux. Inscrire à titre permanent une exception au respect de « l’être humain dès le commencement de sa vie » (art. 16 du Code civil) ne peut qu’aboutir à vider de son sens le principe de dignité structurant notre corpus juridique.
Pourtant, au terme du moratoire de 5 ans, il était attendu que la France tirerait les leçons du dispositif provisoire mis en place par la loi de 2004. En particulier, nous avions compris, même si nous n’avions pas souscrit à cette solution, que la mise en place d’un système limité dans le temps était voué à devenir caduc dès qu’une alternative à la recherche sur l’embryon se présenterait. Or, nous nous trouvons aujourd’hui exactement dans la situation imaginée par le législateur en 2004.
Sur le plan scientifique en effet, les progrès enregistrés par la communauté internationale dans le champ des cellules souches adultes, singulièrement celles issues du cordon ombilical, avec déjà des applications cliniques chez l’homme ont ouvert de nouveaux horizons extrêmement prometteurs pour développer des thérapies cellulaires innovantes1. La découverte des cellules souches induites (iPS), saluée par de nombreuses personnalités comme une révolution scientifique de première importance, rendent par ailleurs plus que jamais inutiles les travaux cognitifs sur l’embryon. Est-il cohérent de continuer à accepter que la France autorise des recherches sacrifiant des embryons humains pour un objectif qui pourrait être atteint, plus efficacement, par d’autres méthodes ?
Eviter l’instrumentalisation de l’être humain dans sa plus extrême jeunesse ne devrait-elle pas être la principale finalité de nos débats bioéthiques ? La dignité appartient à l’être humain du fait même qu’il existe. Et la biologie elle-même a montré que l’embryon dérivant de la fécondation est très précisément et sans aucun doute possible le point de l’espace et du temps où un nouvel être humain début son propre cycle vital. Dès lors l’embryon humain possède une pleine qualification anthropologique et éthique. Le Saint-Père Benoît XVI n’a pas dit autre chose lors de la veillée mondiale de prière pour la vie naissante le 27 novembre dernier : « En ce qui concerne l’embryon dans le sein maternel, la science elle-même met en évidence son autonomie capable d’interagir avec sa mère, la coordination des processus biologiques, la continuité du développement, la complexité croissante de l’organisme. Il ne s’agit pas d’une accumulation de matériel biologique, mais d’un nouvel être vivant, dynamique et merveilleusement ordonné, d’un nouvel individu de l’espèce humaine. Il en a été ainsi pour Jésus dans le sein de Marie ; il en a été ainsi pour chacun de nous dans le sein de notre mère. Nous pouvons affirmer, avec l’antique auteur chrétien Tertullien : ‘‘ Il est déjà un homme, celui qui le sera’’. Il n’y a aucune raison de ne pas le considérer comme une personne dès sa conception 2». La perception de cette vérité est simple si on la conçoit dans la simplicité du regard. Notre incapacité à nous émerveiller n’explique-t-elle pas la difficulté que nous avons à saisir la réalité du début de la vie ?
Parce que la logique scientifique considère la vie humaine comme un processus continu depuis la conception, le raisonnement éthique et juridique peut légitimement revendiquer une protection de ce processus au nom du principe cardinal de dignité. La protection de la vie de l’embryon in vitro constitue dés lors un impératif légal qui s’impose à nos responsables politiques.
En définitive, comme l’a souligné Benoît XVI devant un parterre prestigieux de chercheurs du monde entier, « la recherche sur l’embryon (…) ne se place pas véritablement au service de l’humanité. Elle passe en effet par la suppression de vies humaines qui ont une égale dignité par rapport aux autres personnes humaines et aux chercheurs eux-mêmes. L’histoire elle-même a condamné par le passé et condamnera à l’avenir un tel type de science, non seulement parce qu’elle est privée de la lumière de Dieu, mais également parce qu’elle est privée d’humanité 3». Les seuls arguments avancés pour maintenir la recherche sur l’embryon nous semblent relever de revendications idéologiques ou économiques qui ne sauraient en aucun cas prévaloir sur le plan éthique. Il est plus que temps de mettre fin à la parenthèse ouverte par la dernière loi de bioéthique et de revenir à la position éthique plus rigoureuse de la législation de 1994 interdisant strictement toute atteinte à la vie de l’embryon in vitro. En choisissant cette solution réaliste et cohérente, la France ferait honneur à sa tradition humaniste, elle réconcilierait la science et l’éthique.
2 - Benoît XVI, Homélie pour le respect de la vie naissante, 27 novembre 2010.
3 - Benoît XVI, Discours aux participants du congrès organisé par l’Académie pontificale pour la Vie sur le thème : « Les cellules souches, quel avenir pour la thérapie ? », 16 septembre 2006.