Je poursuis mon topo dont le fil est ici "Le Barde"
C.Rock et culture
1) Rock et sexualité
CCM 127_8 : Deborah Harry (Blondie) : « J’ai toujours pensé que l’ingrédient principal du rock est le sexe, les vraiment bons concerts le montrent. Le sexe et le culot, je pense vraiment que le rock est fait pour ça ». John Oates : Rock’n’roll is 99% sex ».
129 : « Curieusement, certaines personnes interrogées, quand on leur demandait pourquoi elles aimaient les Stones, répondaient ‘parce qu'ils sont sexy’. En l’occurrence, ‘ils sont’ ne fait pas nécessairement référence à la beauté virile de Mick, Keith ou même Bill ou Charlie. Cela fait référence, plutôt, au son des Stones, à la totalité de la composition et du rythme, à la façon dont la musique frappe le corps et les hormones instantanément ».
« Le rôle du chanteur, qui n’a pour accessoire qu’un micro, se prête parfaitement au jeu de l’envoûtement sonore. La musique l’entoure, puis le pénètre et l’envahit complètement jusqu'à lui faire atteindre parfois un état identique à celui que procure la drogue. L’assise rythmique et la prédominance des sons graves se conjuguent pour cette invasion musicale du corps : l’audition ne se fait plus seulement par l’oreille, mais aussi par le ventre et tout le tronc, la vibration de chaque son étant ressentie comme un choc.
Devant ce phénomène la réaction d’opposition devient très difficile : les forces ne sont plus à égalité. Peu à peu, le halètement des sons transperce l’auditeur, même si c'est lui qui en est la source, et le fait pénétrer dans le cocon de la musique. En effet, l’esprit n’a plus besoin de faire une démarche difficile ; le corps, à qui l’on s’adresse directement, établit une corrélation entre tous les niveaux de l’être. Par là, se découvre la phase libératrice totale qui autorise toute attitude physique sur scène, comme parmi le public. L’importance de la sexualité dans la pop-music, en tant que véhicule, apparaît alors nettement » (HT 91).
(Cette sexualité du rock viendrait de séquence d’excitation puis de relâchement des basses et de la batterie, imitant la sexualité masculine).
Dans la musique occidentale, le rythme est traditionnellement perçu comme plus physique que les autres éléments musicaux, et les rythmes sont moins endiablés que dans d’autres cultures. L’infusion de musique africaine ou noire a souvent été vue comme sexuelle et physique.
Il n’est pas facile de se faire une idée juste de tout cela.
Mais il y a des choses indéniables. A l’heure actuelle, beaucoup de chanteuses surfent sur une vague d’érotisme pour vendre leurs disques. Et, depuis les origines, on peut dire qu’une grande partie de la production rock a été entaché d’érotisme, de révolution sexuelle. On le voit dès Elvis Presley. Cela pouvait être relativement caché ou discret à l’époque, cela ne nous choque plus trop vu le monde érotisé qui nous entoure, mais c’était à l’époque une atteinte directe à la pudeur. Les clips sont désormais à la limite parfois de la pornographie.
Je pense qu’il n’est pas prouvable que cette perversion sexuelle véhiculée par le rock lui soit liée intrinsèquement, notamment parce que beaucoup de groupes et beaucoup de chansons ne sont pas concernés. Mais il faut en tout cas être attentif à cela.
2) Rock et révolution
« Le rock est quelque chose de plus que de la musique ; il est le centre énergétique d’une nouvelle culture et d’une jeunesse révolutionnaire » (Revue Rolling Stones, cités par Alberto Boixados dans La Renvocaion cristiana del arte, éd. Areté, p. 45).
« Le rock a marqué le début de la véritable révolution », écrit l’anarchiste Jerry Rubin.
« Le rock est avant tout une attitude, une manière d’affronter la société, qui transcende rythmes et mélodies », affirme Louis Antonio Mello, directeur d’une station de radio brésilienne.
« Tout rock est révolutionnaire » (revue Time).
« La rébellion est à la base de notre groupe : les jeunes nous considèrent comme des héros parce que leurs parent nous haïssent » (Alice Cooper).
« Ce qui nous intéresse, c'est la révolte et le désordre » (Jim Morrison, The Doors).
« Les Rolling Stones ont tant contribué à la transformation des mœurs de leur génération que les sociologues du futur affirmeront qu’ils ont confirmé la critique de leurs opposants par leur vie de vagabonds destinés à ruiner progressivement la civilisation occidentale par la drogue, la musique, la perversion sexuelle et la violence » David Dalton, journaliste.
Pour comprendre ce phénomène, on pourrait dire un petit peu la même chose que pour le rock et la sexualité. Depuis le début, le rock a été contestataire ; cependant, il y a aussi des groupes qui n’ont pas été contestataires. Mais le mouvement général a été contestataire ; je dis a été, car il n’y a plus grand-chose à contester à l’heure actuelle.
Il faudrait dire plus que contestataire, il faudrait dire révolutionnaire, comme l’on montré les citations, et comme bien d’autres citations pourraient encore le montrer.
3) Rock et antichristianisme
Surtout le métal, mais aussi dès le début du rock, et un peu partout (Lady Gaga, Mylène Farmer, Madonna). Je dis antichristianisme pour être plus large que le satanisme. Quand des chanteuses comme celles citées ci-dessus ridiculisent la foi, ou utilisent des symboles chrétiens dans des mascarades érotiques, ce n’est pas forcément du satanisme (ça peut, mais pas forcément), mais c'est en tout cas de l’antichristianisme.
Ici, il faut être très méfiant, car le satanisme ou l’occultisme s’infiltre facilement un peu partout. L’argument de la révolte, du non conformisme, de la volonté de choquer n’est pas suffisant non plus.
Autrement dit, le rock a servi d’instrument de propagande pour la libération sexuelle et pour la révolution tout court. Donc, quand on se sert d’un tel instrument, il faut être prudent, ça paraît logique et normal. Ecouter une musique qui a servi à de tels débordements demande au moins un certain recul. Car, je l’ai dit, toute musique a une répercussion sur la personne, ce qui est chanté se communique peu à peu à l’esprit, beaucoup plus efficacement que ce qui n’est que parlé ou pensé. En tant que chrétien, il ne me paraît pas possible d’écouter les hymnes phares de toute une génération de libertaires.
Il me semble donc que la Révolution a pris le contrôle du rock, et ce dès ses débuts, pour en faire un moyen de propagande révolutionnaire.