Suite au "point de vue" de Madame de Haas, paru sur Le Monde daté du 24.08.2011: link
La question de l'introduction du gender dans les manuels scolaires a fait réagir de très nombreux enseignants. Madame de Haas ne cite pas le collectif laïc et républicain "L'école déboussolée" qui réuni aujourd'hui plus de 36 000 signatures contre le gender à l'école (http://ecole-deboussolee.org/). L'Institut Emilie du Châtelet a lui "mobilisé" 2020 signatures à ce jour. Présenter le débat autour du gender comme une confrontation entre réactionnaires chrétiens d'un côté et tenants du progressisme de l'autre est donc au mieux incomplet et au pire fallacieux. C'est une posture idéologique que présente Madame Haas, non une contribution juste et éclairée sur ce débat légitime car il concerne l'éducation des jeunes générations.
De plus, essayer de lier cette question avec l'homosexualité c'est encore une fois abusif car votre idéologie politique est principalement tournée contre les hommes... les homosexuels sont des hommes en l'occurrence et certains d'entre eux ont compris que le gender les remettait également en cause dans leur identité masculine.
La posture féministe victimaire qui est défendue par Madame de Haas, opposant des hommes dominants à des femmes victimes, n'est pas juste. C'est certes une idée reçue, très souvent répétée, sans que l'on s'y arrête même un instant. Seule Madame Elisabeth Badinter a produit un ouvrage remarqué sur le féminisme victimaire : Fausse route ! Cela lui a valu l'inimitié des idéologues militantes qui lui ont fait physiquement barrage avec force injures et noms d'oiseaux. Peut-être était-ce là l'expression la plus évidente d'un militantisme par trop égaré dans ses propres noeuds. Tout cela nuit à coup sûr au débat, et c'est fort dommageable pour la cohérence d'ensemble. En cataloguant les hommes comme dominants historiquement et par principe, vous êtes sur un terrain douteux puisque vous attribuez des caractéristiques à un sexe sans aucun discernement : vous faites contre les hommes ce que vous refusez pour les femmes, à savoir du sexisme. Cela porte un nom : la misandrie.
Autre réction : François Xavier Bellamy, agrégé de philosophie, professeur en lycée, adjoint au maire de Versailles. ici